Le plateau télé consacré au match contre la Namibie a laissé de côté son objectivité pour verser dans un discours théorique et virulent. Comme si la sélection était brillante avec les prédécesseurs de Louhichi !
Tout le monde est d’accord pour dire que l’équipe de Tunisie a trébuché et n’a pas offert le strict minimum devant la Namibie. Nul sur toute la ligne, et une défaite évitée grâce à ce cadeau de l’arbitre mauritanien qui a annulé un but valide de l’adversaire. Là, personne ne peut nous contester et nous dire quoi que ce soit. En deux matches, l’équipe de Tunisie n’a pas enchanté, mais tout de même, elle est encore leader de son groupe à 6 journées de la fin.
Nous ne sommes pas contents de ce football joué ni de cette approche de Montassar Louhichi. Mais soyons aussi «honnêtes» et arrêtons cette colère bleue collective après chaque match raté de la sélection. Après Jalel Kadri, c’est au tour de Montassar Louhichi d’être lynché ouvertement. Ce n’est pas un constat, c’est une réalité : Louhichi n’est pas ménagé par ces «faux consultants» qui, assis sur leurs chaises et très loin de ce qui se passe en sélection et sur le terrain, se permettent de nous donner des leçons. Le plateau télé du match Namibie-Tunisie était, franchement, une torture pour une grande partie des téléspectateurs, tellement le tableau était noir. La prestation était faible oui, mais depuis le match de la Guinée équatoriale, ce plateau cherchait la petite bête à Montassar Louhichi. Rien ne leur plaît : aucune modération dans le jugement. Et surtout cette fâcheuse tendance à avancer des hypothèses après-coup tel que si Laouani a été utilisé, ou si tel ou tel joueur n’était pas utilisé à tel poste ou endroit. Mais tout cela, c’est du non-sens. Qui leur a dit que Laouani allait être bon, d’autant que Louhichi a déclaré que le joueur était malade? C’est facile de nous casser la tête avec ces tirades tactiques des plans de jeu (4-2-3-1 ou 4-3-3…) et de ces clichés ennuyeux, genre «animation sur les couloirs» ou «attaquant-station» ou «bloc haut» alors que la réalité du terrain est tout autre. Et puis, qui a dit à ces consultants que l’équipe de Tunisie était charmante et solide auparavant ? Notre équipe de Tunisie est souvent surestimée, elle n’a pas offert grand-chose à l’exception de quelques intermèdes. Depuis quand l’équipe nationale dominait tous ses concurrents ?
Ce sont, en moyenne, des performances plus ou moins satisfaisantes avec un groupe de joueurs bons et assez bons. Notre équipe nationale a été souvent chanceuse et aidée par des circonstances favorables, telles que le tirage au sort des groupes aux éliminatoires et aussi la chance qui nous a souri pendant plusieurs matches. Nous n’avons pas de grands joueurs même pas ceux expatriés et qui ont été formés dans des clubs respectables. Que dire alors de notre triste championnat et de nos clubs pitoyables qui ne comptent que sur les joueurs étrangers pour réussir.
Et les joueurs ?
Montassar Louhichi a eu l’honnêteté intellectuelle de dire que sa copie a été mauvaise, que son équipe a mal joué pendant les deux matches et qu’elle a déçu.
Que veulent de plus ces consultants qui ont les yeux rivés sur un poste en sélection et qui ont été désagréablement surpris (consternés) de voir Louhichi, consultant à la base comme eux, leur prendre ce poste.
C’est ce qu’on peut comprendre d’après leur acharnement exagéré et leur virulence envers le sélectionneur. On leur rappelle qu’on n’a jamais entendu auparavant un sélectionneur tunisien reconnaître que son équipe a été mauvaise et qu’elle a déçu. Est-ce que vous avez en mémoire un Nabil Maâloul faire son mea-culpa et avouer ses insuffisances ? Est-ce que Sami Trabelsi, Mondher Kebaïer et les autres l’ont fait un jour malgré leurs ratages ? Est-ce que Lemerre a un jour avoué et reconnu les mauvaises performances de la sélection au Mondial 2006 et jusqu’à son départ en 2008? Jamais, mais paradoxalement, ces consultants ne disaient rien ou presque parce qu’ils redoutaient la réaction de ces gens et qu’ils pesaient le moindre mot. Mais quand il s’agit de Louhichi ou Kadri, on a un courage (ou plutôt arrogance) inouï à dénigrer et à dramatiser.
Personne ne parle des joueurs, qui, pourtant, sont les acteurs sur le terrain. Ces messieurs, payés et gâtés, n’ont-ils pas une responsabilité de cette mauvaise sortie.
On a vu comment les Namibiens gagnaient les duels, et comment ils étaient plus rapides sur la balle avec une envie fracassante. Pendant un match, le meilleur entraîneur du monde ne peut qu’ajuster, ou faire des changements, car quand la balle rebondit sur le terrain, le rôle de l’entraîneur n’est plus aussi capital que les joueurs eux-mêmes.